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EN GUISE DE
PRÉFACE


MONTRÉAL, février 1921.


MON CHER LARRIEU,

Vous me demandez une PRÉFACE pour votre nouveau recueil de chansons. Ne savez-vous pas qu’Eugène Mouton dans son ART D’ÉCRIRE UN LIVRE, condamne sans rémission toutes les préfaces, comme choses absolument vaines ? Si l’ouvrage est bon, dit-il en substance, il se passera bien de toute présentation, ou introduction ; s’il ne vaut rien, ce n’est pas une préface qui en changera la nature et qui le transformera en chef-d’œuvre. Or, vos chansons étant exquises, qu’ont-elles besoin de mon humble prose ? Et qu’ajouteraient mes commentaires à leurs mérites, à leur grâce si française ? J’aurais peur d’en alourdir l’essor, de retarder leur envol. Soyez donc sans crainte, cher barde, sur le destin qui attend ces nouvelles créations de votre muse toujours rieuse, babillarde, fine, moqueuse et tendre. Leur gaîté claire nous fait du bien, nous charme comme le bruit d’une source dans les bois, comme un écho de voix pures, fraîches, cristallines, comme un rayon de soleil ou comme un beau rêve…

HENRI D’ARLES.