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Page:Larrieu - Une poignée de vérités, 1920.djvu/47

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« Alors, terminai-je, respectez ces convictions et plus tôt que de vous en moquer, admirez-les. »

— Un jour, dans une salle de rédaction d’un journal français aux États-Unis, j’affirmais que les Canadiens-français aimaient véritablement leur religion, qu’ils étaient sincères. On me fit cette phénoménale riposte : « Bah ! c’est vous qui le dites ! on sait que vous donnez dans la calotte ! » Toujours la moquerie, toujours la blague !

Le prêtre français lui-même, malgré sa bonne volonté et des efforts sérieux n’arrive pas toujours à se faire aimer comme un curé canadien. Il ne « réalise » pas tout de suite les terribles souffrances endurées par sa paroisse pour maintenir la langue et la foi. Il n’a pas au même point que ses fidèles, la sainte horreur de l’anglicisation ou de l’américanisation. Dans plusieurs villes de l’Ouest Américain, où il y a des curés français, j’ai vu les Canadiens-français s’éparpiller et abandonner leur langue au lieu de se grouper autour du presbytère, comme ils le font d’habitude. C’est autant de perdu pour l’influence française.

Comme nous l’avons dit pourtant, c’est par ignorance que péche le français. Comme quelqu’un qui connaît mal sa route, il fait des faux pas.

Par exemple, ce sera un officier débarquant un beau dimanche à Québec en tête de sa compagnie et oubliant d’as-