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nistrations ou dans des usines anglaises trouvent mieux, pour réussir, de cacher leur nationalité. Ils vont même jusqu’à métamorphoser leur nom de famille. De « Boisvert » ils feront « Greenwood ». Ceux-là on les appelle des « renégats » : il y en a davantage aux États-Unis qu’au Canada.

L’amour de la société pousse les Canadiens-Français à des réunions de famille, à des veillées les uns chez les autres d’où l’on ne se sépare que tard dans la nuit, après que chacun a « chanté la sienne », (c’est presque toujours une chanson de France !) et qu’on a commenté les nouvelles du jour.

C’est surtout en hiver qu’ont lieu les veillées, quand le paysan n’a plus à s’occuper de sa terre couverte de neige. Oh ! les joyeuses flambées de bois sec, les grandes assiettées de soupe aux pois et les bonnes crêpes de froment !

Et puis comme on s’entr’aide les uns les autres. Un tel veut-il éplucher son blé d’Inde, veut-il bâtir un hangar pour hiverner ses vaches ? Vite les voisins accourent et en un tour de main, le travail se trouve fait.

Quand on est sociable, on est poli, l’un ne va pas sans l’autre. Aussi la politesse est-elle encore une des qualités dominantes de nos Canadiens. Tous les touristes qui les visitent, sont charmés de leur courtoisie, de leur amabilité. Il n’y a pas au monde de peuple plus hospitalier. Il sem-