Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/111

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anglais d’aujourd’hui ne laisse, d’après leurs propres principes actuels, d’autre qualification que celle de sujets fidèles mourant pour leur souverain légitime, d’autre titre que celui de martyrs !!!

Napoléon a-t-il, comme les princes qui viennent de le remplacer en France, suscité contre eux des machines infernales, organisé leur assassinat, soldé leur meurtre, mis leur vie à prix de mille manières et en mille occasions ? Car la contre-révolution avait tenu jusqu’ici tout cela dans une ténébreuse incertitude ; mais les coupables, les complices qui avaient jadis nié ces forfaits devant les tribunaux, sont venus aujourd’hui s’en vanter aux pieds du trône, en recevoir le prix, et le roi de France, sortant des belles maximes de Louis XII, n’a pas craint de récompenser les crimes qu’avait conseillés le comte de Lille.

La marche de Napoléon au rang suprême est au contraire toute simple, toute naturelle, tout innocente ; elle est unique dans l’histoire ; et il est vrai de dire que les circonstances de son élévation la rendent sans égale. « Je n’ai point usurpé la couronne, disait-il un jour au Conseil d’État, je l’ai relevée dans le ruisseau ; le peuple l’a mise sur ma tête : qu’on respecte ses actes ! »