Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/325

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de la Convention, Infanterie, cavalerie, artillerie, tout fut entassé dans la rue Vivienne, à l’extrémité de laquelle était le couvent des Filles-Saint-Thomas. Les sectionnaires occupaient les fenêtres des maisons de cette rue ; plusieurs de leurs bataillons se rangèrent en bataille dans la cour du couvent, et la force militaire que commandait le général Menou se trouva compromise.

Le comité de la section s’était déclaré représentant du peuple souverain dans l’exercice de ses fonctions. Il refusa d’obéir aux ordres de la Convention ; et, après une heure d’inutiles pourparlers, le général Menou et les commissaires de la Convention se retirèrent, par une espèce de capitulation, sans avoir désarmé ni dissous ce rassemblement.


V. Menou est destitué du commandement de l’armée de l’intérieur. — La section, demeurée victorieuse, se constitua en permanence, envoya des députations à toutes les autres sections, vanta ses succès, et pressa l’organisation qui pouvait assurer sa résistance. On se prépara à la journée du 13 vendémiaire.

Le général Bonaparte, attache depuis quelques mois à la direction du mouvement des armées de la république, était dans une loge à Feydeau lorsque de ses amis le prévinrent de la scène singulière qui se passait. Il fut curieux d’observer les détails d’un si grand spectacle. Voyant les troupes conventionnelles repoussées, il courut aux tribunes de l’assemblée