Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/470

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recouverts de sourcils d’un blond ardent, épais et fort proéminents. « Il est hideux ! a dit l’Empereur, c’est une face patibulaire. Mais ne nous hâtons pas de prononcer : le moral, après tout, peut raccommoder ce que cette figure a de sinistre ; cela ne serait pas impossible. »


Convention des souverains sur Napoléon, etc. – Paroles remarquables.


Jeudi 18.

Le temps avait été horrible depuis plusieurs jours : aujourd’hui il est devenu très beau ; l’Empereur est sorti de bonne heure pour se promener dans le jardin ; sur les quatre heures, il est monté en calèche, et a fait une promenade plus longue que de coutume. Avant dîner, l’Empereur m’a fait appeler pour lui traduire la convention des souverains relative à sa captivité. La voici :

« Napoléon Bonaparte étant au pouvoir des souverains alliés, Leurs Majestés le roi du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et d’Irlande, l’empereur d’Autriche, l’empereur de Russie et le roi de Prusse ont agréé, en vertu des stipulations du traité du 25 mars 1815, sur les mesures les plus propres à rendre impossible toute entreprise de sa part contre le repos de l’Europe :

Art. 1er. Napoléon Bonaparte est considéré par les puissances qui ont signé le traité du 20 mars dernier comme leur prisonnier.

Art. 2. Sa garde est spécialement confiée au gouvernement britannique.