Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/534

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sormais ses forces en bataille ne seraient pas beaucoup plus d’un tiers au-dessus des nôtres. Il donna ordre de sortir des marais et d’aller attaquer l’ennemi en plaine.

Les circonstances de ces trois journées avaient tellement changé le moral des deux armées, que la victoire nous était assurée. L’armée passa le pont jeté à l’embouchure de l’Alpon. Elliot, aide de camp du général en chef, chargé d’en construire un second, y fut tué. À deux heures après-midi l’armée française était en bataille, sa gauche à Arcole et sa droite dans la direction de Porto-Legnano ; elle avait en face l’ennemi, dont la droite s’appuyait sur l’Alpon, et la gauche à des marais. L’ennemi était à cheval sur la route de Montebello. L’adjudant Lorcet était parti de Legnago avec six à sept cents hommes, quatre pièces de canon et deux cents chevaux, pour tourner les marais auxquels l’ennemi appuyait sa gauche.

Vers les trois heures, au moment où ce détachement de la garnison de Legnano se portait sur l’ennemi, que la canonnade était vive sur toute la ligne, et que les tirailleurs en étaient aux mains, le général français ordonna au chef d’escadron Hercule de se porter, avec cinquante guides et quatre ou cinq trompettes, au travers des roseaux, et de charger sur