Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/645

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teba que l’ennemi avait fait la faute de négliger : il l’intercepta désormais à l’armée autrichienne, sépara tout à fait de celle-ci la division qui lui était opposée, et la poursuivit jusqu’au pont de Casasola, en la jetant toujours sur la Carinthie. Le prince Charles désespéra de la victoire. Après plusieurs heures de combat et différentes charges d’infanterie et de cavalerie, il se mit en retraite, nous laissant du canon et des prisonniers.

VI. Plan de retraite du prince Charles. — Le prince Charles ne pouvait plus se retirer vers la Ponteba par la chaussée de Saint-Danièle et d’Osopo, que Masséna tenait en sa possession. Il prit le parti de regagner cette chaussée à Tarvis, avec la plus grande partie de son armée, par Udine, Cividale, Caporetto, la Chiusa autrichienne ; il jeta une de ses divisions sur sa gauche, par Palma-Nova, Gradisca et Laybach, pour couvrir la Carniole. Mais Masséna n’était qu’à deux journées de Tarvis, et l’armée autrichienne, par cette nouvelle route, avait cinq ou six marches à faire. Le prince Charles compromettait donc son armée : il le sentit, et, de sa personne, courut à Clagenfurt presser la marche d’une division de grenadiers qui s’y trouvait. Cependant Masséna avait lui-même perdu deux jours ; mais ayant reçu l’ordre de se porter sans hésitation sur Tarvis, il y rencontra le prince Charles en bataille, avec