Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/808

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grand crédit parmi les peuples qu’il voulait soulever se jetèrent-ils à genoux, lui dirent-ils qu’il s’abusait ; que les Italiens avaient un roi, que celui-là seul avait leur amour et leur estime : rien ne put l’arrêter. Il se perdit, et contribua à nous perdre une seconde fois, parce que les Autrichiens, ne doutant pas que ce ne fût à mon instigation, ne voulurent pas croire à mes paroles et se défièrent de moi. La malheureuse fin de Murat répond à toute cette conduite. Murat avait un très grand courage et fort peu d’esprit. La trop grande différence entre ces deux qualités l’explique en entier. Il était difficile, impossible même, d’être plus brave que Murat et Lannes. Murat n’était demeurée que brave. L’esprit de Lannes avait grandi au niveau de son courage ; il était devenu un géant.

« Au surplus, a terminé l’Empereur, l’exécution de Murat n’en est pas moins horrible ! C’est un évènement dans les mœurs de l’Europe, une infraction aux bienséances publiques. Un roi a fait fusiller un roi reconnu comme tel par tous les autres !!!… Quel charme il a violé !…»


Bill de notre exil – Beaumarchais – Historique des travaux de Cherbourg.


Lundi 15.

Sur les dix heures, l’Empereur est entré dans ma chambre ; il voulait me surprendre, voulant se promener. Je l’ai suivi ; il a marché quelque temps vers le bois, où