Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/219

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célébré en présence de tous les évêques et des députés de toutes les contrées de l’empire, et avec toute la pompe souveraine. L’empereur d’Autriche, parrain du jeune roi, se fit représenter par l’archiduc Ferdinand, son frère, grand-duc de Wurtzbourg, aujourd’hui grand-duc de Toscane.


Chapitre VI.


Qui donne occasionnellement la campagne de Saxe[1], démontre que la ligue de 1813 était, dans son objet, étrangère à la restauration.


Les victoires de Lutzen et de Wurschen, les 2 et 22 mai 1813, avaient rétabli la réputation des armes françaises ; le roi de Saxe avait été ramené triomphant dans sa capitale ; l’ennemi avait été chassé de Hambourg ; un des corps de la grande armée était aux portes de Berlin, et le quartier impérial était à Breslau. Les armées russes et prussiennes, découragées, n’avaient plus d’autre parti que de repasser la Vistule, quand l’Autriche, intervenant dans les affaires, conseilla à la France de signer une suspension d’armes. L’Empereur retourne à Dresde ; celui d’Autriche quitta Vienne, et se rendit en Bohême ; celui de Russie et le roi de Prusse s’établirent à Schweidnitz. Les pourparlers commencèrent, le comte de Metternich proposa le congrès de Prague : il fut accepté ; ce n’était qu’un simulacre. La cour de Vienne avait déjà pris des engagements avec la Russie et la Prusse ; elle allait se déclarer au mois de mai, quand les succès inattendus de l’armée française l’obligèrent à marcher avec plus de prudence. Quelques efforts qu’elle eût faits, son armée était encore peu nombreuse, mal organisée et peu en état d’entrer en campagne. Le comte de Metternich demanda les provinces illyriennes, la moitié du royaume d’Italie, c’est-à-dire Venise jusqu’au Mincio, la Pologne, et la renonciation de l’Empereur au protectorat de l’Allemagne et aux départements de la 32e division militaire.

    traité de Vienne est du 15 octobre 1809, et le contrat de mariage a été signé à Paris, le 7 février 1810.
        Tous les individus qui ont assisté au conseil privé du 1er février peuvent affirmer que les circonstances du mariage sont telles qu’elles sont rapportées ci-dessus ; qu’il n’était nullement question de l’alliance de la maison d’Autriche avant la lecture des dépêches du comté de Narbonne, et que le mariage avec l'archiduchesse Marie-Louise fut proposé, discuté et décidé dans le conseil et signé dans les vingt-quatre heures.
        Les membres du conseil étaient : l’Empereur, les grands dignitaires de l’empire les grands officiers de la couronne, tous les ministres, le président du Sénat, celui du corps législatif et les ministres d’État, présidents des sections du Conseil d’État, total vingt-cinq.

  1. Je n’ai pas voulu supprimer ce résumé de la campagne de Saxe, bien que le même sujet se trouvât déjà traité. Si quelques-uns le considèrent comme une répétition, d’autres le trouveront une comparaison, une vérification ; car l’un des récits provient des documents publiés en Europe, tandis que l’autre a été dicté à Sainte-Hélène par Napoléon lui-même.