Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/278

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successeurs ensemble, et le cabinet de l’Empereur devint alors un bureau, une espèce d’administration assez nombreuse. L’Empereur y admit, sur la recommandation d’autres qui croyaient pouvoir en répondre comme d’eux-mêmes, quelqu’un qui, en 1814, au moment de la crise, reçut l’ordre de brûler certaines pièces du cabinet. La restauration assise, il écrivit à un des ministres du roi pour lui offrir celles qui restaient encore. L’Empereur en trouva la preuve au 20 mars dans les papiers laissés aux Tuileries, et se contenta d’écrire en marge de la lettre même du dépositaire infidèle : Un tel est un traître, un tel est un traître, et rendit le papier en cet état, tout en l’accompagnant de paroles pleines de bonté à celui-là même qui lui avait recommandé le coupable, homme, du reste, pour son propre compte, disait l’Empereur en parlant du recommandant, d’un dévouement et d’une fidélité à toute épreuve. Ce fut là tout le reproche que lui fit Napoléon, et toute la vengeance qu’il fit peser sur le coupable.

Il doit donc être resté beaucoup de traces ou de pièces du travail du cabinet. Les débats du parlement d’Angleterre en ont fait connaître que les réclamations solennelles de Napoléon, lors de son retour au 20 mars, ont données pour falsifiées. Les pièces du cabinet ne seraient pas les seuls documents qui nous resteraient de cette administration à jamais célèbre. Il doit exister vingt ou trente volumes in-fol., autant de volumes in-4o de la Correspondance des Campagnes d’Italie et d’Égypte, recueillie et classée par ordre.