Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/635

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Ayant ensuite parlé à Napoléon d’objets traités dans une nouvelle dépêche du gouverneur, il me dit : « J’ai été vivement affligé de voir refuser à Las Cases la faculté de me faire ses adieux de vive voix ; c’est un acte superflu de barbarie ; il a augmenté, il est vrai, ma peine. »

L’Empereur m’a demandé le catalogue des livres de la bibliothèque de James Toown, et m’a prié de lui communiquer les renseignements que je pourrais recueillir dans l’ile sur l’Égypte.

L’Empereur est sorti aujourd’hui pour la première fois ; il est allé chez madame Bertrand pour la féliciter de son heureux accouchement. « Sire, lui a dit madame Bertrand, j’ai l’honneur de présentera Votre Majesté le premier Français qui, depuis notre arrivée à Longwood, s’y soit introduit sans la permission de lord Bathurst. »

27. — Dans son bain, l’Empereur s’est plaint de vives douleurs de tête ; il n’a pas de sommeil. Je l’ai engagé à faire plus d’exercice, car l’absence d’exercice est la cause de l’affaiblissement effrayant de sa constitution. Il pense comme moi à cet égard, mais il lui est impossible de se décider à prendre cet exercice : un découragement invincible le domine.

J’ai parlé à Napoléon de plusieurs conspirations tramées contre lui, voici ce qu’il m’a dit pour celle de la machine infernale.