Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/721

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Il dicta alors au comte Bertrand la lettre dont nous avons ailleurs donné l’extrait. Il la signa, ajouta un post-scriptum de sa main, m’assurant que ce peu de mots en disait plus pour moi à l’impératrice que des pages entières. Il me fit don d’une superbe tabatière et d’une statue qui le représentait. Il me pria de faire, à mon arrivée en Europe, des recherches sur les membres de sa famille, et d’insister de sa part auprès d’eux pour qu’ils ne vinssent point à Sainte-Hélène être témoins de la misère et des humiliations qu’il supportait. « Assurez-les, ajouta-t-il, des sentiments d’affection que je conserve pour eux. Assurez aussi de mon vif attachement ma bonne Louise, mon excellente mère et Pauline. Si vous voyez mon fils, embrassez-le pour moi ; qu’il n’oublie jamais qu’il est né Français ! Exprimez à lady Holland le souvenir de gratitude que je conserve de sa bonté ; dites-lui l’estime que j’ai pour elle. » À ces mots il me serra la main, m’embrassa, et me dit : « Adieu, O’Méara, nous ne nous reverrons plus. Soyez heureux ! »