Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/785

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mais à condition que la saisie serait révoquée ; et je chargeai Barthélemy, qui était ambassadeur à Bâle, d’y tenir la main. J’eus plus de peine au sujet d’un de mes aides de camp, tué à Arcole, le brave colonel Muiron. Il avait servi, depuis les premiers jours de la révolution, dans le corps de l’artillerie. Il s’était spécialement distingué au siége de Toulon, où il avait été blessé en entrant par une embrasure dans la célebre redoute anglaise.

« Son père était arrêté comme fermier général : il vint se présenter à la Convention nationale, au comité révolutionnaire de sa section, couvert du sang qu’il venait de répandre pour la patrie ; il réussit, son père fut mis en liberté.

« Au 13 vendémiaire il commandait une des divisions d’artillerie qui défendaient la Convention ; il fut sourd aux séductions d’un grand nombre de ses connaissances. Je lui demandai si le gouvernement pouvait compter sur lui. — Qui, me dit-il, j’ai fait serment de soutenir la république, j’obéirai à mes chefs ; je suis d’ailleurs ennemi de tous les révolutionnaires. Il se comporta effectivement en brave homme, et fut très-utile dans cette action qui sauva la liberté.