Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/914

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les visiter, donnèrent à cette soirée, à cette nuit, l’aspect le plus animé.

Le prince de. loinville demeura à son bord. MM. les ducs d’Orléans, de Nemours et d’Aumale firent une religieuse station au pied du cercueil impérial. Deux grandes illustrations de l’empire, le maréchal Soult et l’Amiral Duperré, vinrent aussi s’incliner en présence de cet homme à qui ils devaient toutes leurs grandeurs.

MM. les généraux Bertrand et Gourgaud, M. Marchand et le baron de Las-Cases, virent encore venir à eux, sur le pont du bateau funèbre, une députation polonaise. Le général Rybinski (dernier généralissime dans la guerre de 1831 pour l’indépendance de la Pologne), s’approcha des membres de la mission et leur adressa ces paroles : « Fidèles à l’honneur et au devoir, les Polonais, qui partagèrent la gloire et les revers des aigles françaises, viennent rendre un dernier hommage à l’Empereur. » Le généralissime était accompagné des généraux Dwernicki, Sierawski, Dembinski, Skarzynski, Casimir Mycielski, Sznayde, Gawronski, Soltyk, et d’un grand nombre d’officiers supérieurs polonais.

Cependant tous les préparatifs de la grande cérémonie étaient achevés. Sur les berges de la Seine, immédiatement au-dessous du pont de Courbevoie, s’élevait un temple grec à jour, de quatorze mètres d’élévation, à quatre frontons ornés de guirlandes de chêne, d’écus-