disparut, comme emporté par la foudre ! On était arrivé à la concurrence libre !
Le travail fut proclamé libre de jure ; et grande fut la joie !
Y avait-il réellement quelque chose de changé dans cet ancien état des choses, où les travailleurs devaient toujours laisser couler le produit de leur travail dans les poches des classes possédantes, privilégiées ? Était-il véritablement écarté, cet état d’exploitation de l’ancienne société, où les classes possédantes privilégiées accumulaient le produit du travail d’autrui — des travailleurs — comme leur propre propriété juridique ?
Comme nous l’avons déjà dit, le travail était déclaré libre de jure ^ et rien n’empêchait personne d’acquérir, d’accumuler et d’épargner son propre produit de travail.
Rien qu’une petite difficulté.
« Avant de pouvoir entreprendre une occupation, un travail quelconque avec des buts d’acquisition, dites-vous (page 10 de votre Catéchisme), il faut se procurer les matières premières, les instruments de travail nécessaires, et enfin pourvoir à ses moyens d’existence ainsi qu’à ceux de ses compagnons pendant la durée du travail.
« Ces choses supposées indispensables à chaque travail dirigé vers la production d’objets, continuez-vous, ne peuvent être acquises que par des travaux des genres les plus différents, antérieurs à celui qu’on veut entreprendre ; ces choses indispensables, nous les nommons capital. »
Vous le savez donc vous-même, monsieur Schulze, qu’avant de pouvoir entreprendre un travail quelconque il faut avoir à sa disposition du travail précédent, c’est-à-dire du capital.