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Page:Lassalle - Capital et travail.djvu/174

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ce pain l’utilité de sauver la vie, on risquera et on donnera pour l’avoir cette même utilité, c’est-à-dire la vie.

Vous choisissez vos exemples si savamment et si habilement que, dans votre cas cité, vous prouvez le contraire de ce qu’il s’agit de prouver, c’est-à-dire que les choses sont payées selon leur utilité.

Vous continuez, p. 64 :

« C’est le seul travail, l’effort de l’homme, nécessaire à un service ou à la production d’objets utiles, qui constitue uniquement la valeur. »

Jusqu’à présent — dans les mots — c’est toujours encore le travail dans la conception positive de Smith-Ricardo qui forme le principe de la valeur. Mais successivement, comme nous le montrerons, vous passez à la conception tout à fait opposée de Bastiat dans la théorie du service.

Vous reprenez haleine et vous commencez :

« En attendant, la question n’est pas encore résolue. On sait que l’échange réunit deux actes de travail, service et contre-service, qui sont accomplis par deux partis respectifs qui ont un intérêt contraire dans l’évaluation de ces actes. A voudra toujours avoir pour son produit ou son service le plus possible, et B voudra toujours en donner le moins possible ; en d’autres termes : chacun estimera le travail de l’autre, dans ce service réciproque, le moins possible, et le sien le plus possible. Qu’est-ce qui décide entre eux et les met définitivement d’accord ? Sont-ce les efforts, les frais que coûte chacun de ces services, à celui qui le rend ? A, peut-il dire, par exemple : « Ce que je te donne me « coûte trois jours de travail, et tu me dois également « le fruit de trois jours de ton travail ? » — Ce serait contraire à l’objet du travail et de l’échange cité plus haut,