Page:Lassalle - Capital et travail.djvu/293

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Il le sait, car les économistes traitent toujours ces deux questions en même temps et ce à moins que prouve qu’il les connaît toutes les deux. Après nous être persuadé d’avance que vous connaissez vous-même la vérité de cette loi que vous démentez devant les travailleurs avec une impudence sans pareille, nous allons observer encore la forme définie dans laquelle vous revêtez cette contradiction.

Vous dites en examinant ma Lettre ouverte dans votre Catéchisme (p. 150) :

« Suivant cette loi, dans les conditions actuelles, la moyenne du salaire de travail est toujours nécessairement réduite à l’entretien usuel indispensable chez le peuple pour la conservation de la vie et la reproduction. Comme gens vivant dans ces conditions, vous devez sentir vous-mêmes toute la fausseté de cette proposition, si vous jetez un coup d’œil dans vos rangs, et il faut avoir toute l’audace^ tout le demi-savoir de M. Lassalle pour vous faire de pareils discours et affirmer en môme temps que toutes les autorités de la science économique sont pour lui[1]. »

  1. Quant aux autorités, outre Ricardo, j’ai cité dans mon Manuel des travailleurs des passages d’Adam Smith, de J.-B. Say, de John Stuart Mill, du professeur Hocher, du professeur Itau, du professeur Zachariae, qui tous littéralement disent la même chose. Une autre série de noms figure encore dans mes Impôts indirects (Tooke. Mallehus, Sismondi, etc.), et leur nombre pourrait non seulement être doublé, mais triplé. Mais, selon M. Max Wirth, j’aurais commis une falsification ! Dans un endroit de ma Lettre, où je parle de l’unanimité avec laquelle celte loi de salaire a été reconnue par tous les économistes, entre autres je mentionne aussi Bastiat comme reconnaissant cette loi. Et voilà que M. Max Wirth, quoique forcé d’en convenir aussi, vient cependant affirmer que Bastiat, le grand Bastiat, l’inappréciable Bastiat, ne l’a jamais fait ! Bastiat n’a jamais été assez téméraire ni assez stupide pour avancer de pareilles sornettes, dit M. Wirth. C’est pourquoi,