uns des autres, ont fabriqués, mais il fait voir comme la production totale de beaucoup de travailleurs réunis pour faire le même produit, chacun d’eux ne déployant qu’une activité dépendante abstraite, partitive, et, par conséquent, ne possède nullement le produit tout fait pour l’échange.
Cet exemple d’Adam Smith est si bien pris qu’il s’est stéréotypé et a passé dans tous les abrégés. Il ne varie que par l’exemple[1] de la fabrication des cartes à jouer, auquel il s’applique également.
Mais à vous, monsieur Schulze, il ne vous convient pas de montrer le travail d’aujourd’hui dans sa précision spécifique. Il ne vous convient pas de faire voir aux travailleurs, par un exemple pareil, qu’ils ne sont que les rouages dépendants d’une grande production commune. Cela doit leur être déguisé autant que possible ; il faut leur persuader, si faire se peut, que chacun échange les produits qu’il a fabriqués.
Vous vous éloignez, cette fois, de la sagesse des abrégés, et vous transportez votre exemple sur le terrain du libre-échange. Pour montrer le perfectionnement que le travail atteint par sa division, vous faites échanger les pays entre eux. Vous choisissez comme exemple de l’effet merveilleux de cette division du travail la redingote !
« La laine, dites-vous, vient peut-être de l’Australie ou de la Russie méridionale, elle a été filée en Angleterre, tissée en Allemagne ; la soie, qui a servi à coudre, vient de la France méridionale, et les ciseaux du tailleur encore d’autre part, etc., etc. »
- ↑ Introduit par J. B. Say. Michel Chevalier donna l’exemple, non moins probant, de la fabrication industrielle des montres. (Note du traducteur.)