siaste, il avait secrètement confié au papier la
critique la plus négative, la plus corrosive de
l’œuvre de Wagner. Nous possédons aujourd’hui
la totalité de ses notes de 1874. Mais une
grande partie de ce qu’elles dévoilent était lisible
entre les lignes de Richard Wagner à
Bayreuth.
Cette désillusion, dont nous allons relever les témoignages les plus significatifs, n’eut pas le caractère d’une crise. Nietzsche s’enhardit à prendre conscience du jugement que certaines de ses idées esthétiques les plus chères et les plus méditées contenaient implicitement sur l’art de Wagner, comme aussi à tenir compte de bien des impressions équivoques ou pénibles que, parmi tant d’enchantements, la musique de Wagner lui avait causées. Ces idées anti-wagnériennes, sinon formellement, du moins en puissance, sont surtout celles qui concernent d’une part l’autonomie de la musique, d’autre part le rapport des trois formes de l’expression dans le drame musical.