singulière, la plus impérieuse, y éclate à toute
ligne. Cependant, l’auteur de vingt-cinq ans s’évertue
à faire parler dans le même sens les maîtres
à bien des égards ennemis qui se sont profondément
emparés de sa sensibilité : Schopenhauer,
Wagner et les Grecs. Il déploie d’étonnantes
ressources de dialectique allemande pour
se convaincre que pessimisme, esthétique wagnérienne
et hellénisme répondent à trois états de
l’esprit et du sentiment inclus l’un dans l’autre
et procédant de la même inspiration profonde.
Il démontre que le génie grec a été essentiellement
un génie musical, que ce génie, longtemps
étouffé dans l’humanité par la philosophie socratique,
puis par le christianisme, a reparu dans
la musique moderne, surtout chez Richard Wagner,
et qu’enfin l’instinct et le besoin de création
musicale présupposent une vue pessimiste du
monde.
Nous n’exposerons de ce système que ce qui est strictement nécessaire pour l’intelligence des théories de Nietzsche sur la nature essentielle