meilleur des mondes possibles », mais tous les
mondes possibles pêle-mêle. L’univers est, spéculativement
parlant, un non-sens.
Un Dieu « absolument dénué de scrupule et de morale » s’y distrait, monstrueux dilettante, de sa souffrance.
… Il construit et détruit, il produit le bien et le mal avec un égal plaisir pour jouir de ce plaisir et de sa propre souveraineté ; il se délivre, en créant des mondes, du tourment de sa plénitude et de sa pléthore, de la souffrance des contrastes accumulés en lui[1].
Tout ce qui existe procède d’une rage infinie d’exister pour exister, qui est le fond des choses, qui ne se soumet à rien.
Seulement tout ce que nous voyons et croyons être n’est pas réellement. Le monde ou les mondes en lesquels l’être absolu se détermine ne sont que des àpparences de réalités. Métaphysiquement parlant, la vie est un rêve qui se nour-
- ↑ Naissance de la Tragédie, préface de 1886, p. 8.