pittoresques ou sentimentales qu’ils ajoutent eux-mêmes.
Mais, à ne jouir des belles œuvres instrumentales
de Beethoven ou de Mozart que
comme de musique, on éprouve un enthousiasme
qui, pour être infiniment plus pur, n’est pas moins
vif et nous rapproche certes bien davantage de la
joie des Dieux. On ne peut donc imputer à l’essence
de la musique ce qui semble bien être le
fait d’une sensibilité musicale un peu épaisse. Et
s’il y a telle musique qui n’a vraiment d’action
que comme excitant d’imaginations visuelles ou
sentimentales, est-ce de la musique belle ? N’est-elle
pas la fille du trouble et du nuage plutôt
que la fille des Muses ? Est-ce vraiment de la
musique ?
1. — Enfin cette impression d’aspiration sans terme, de tendance éternellement inassouvie, qui serait, d’après cette théorie, l’impression caractéristique de la musique, pourrait bien être le propre d’une certaine musique, de celle, par exemple, qui cultive la « mélodie infinie », et d’une certaine catégorie d’auditeurs. Il y aurait donc