Page:Lassus, Viollet-le-Duc - Projet de restauration de Notre-Dame de Paris.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Notre-Dame pour édifier une sacristie dans le style de notre époque, autant vaut peut-être conserver celle de Soufflot en la complétant.

Les formes de cette architecture ne sont certainement pas plus en désaccord avec le monument que celles en usage aujourd’hui. Dans l’un et l’autre cas, il est positif que ce serait là une tache sur le flanc de Notre-Dame. Nous avons cru devoir considérer la sacristie comme partie inhérente au monument, et, par conséquent, nous ne pouvions que nous efforcer d’en imiter le style.

Du reste, Monsieur le Ministre, nous avons fait tous nos efforts pour satisfaire aux données du programme que vous avez bien voulu nous adresser. Nous avons établi au rez-de-chaussée tous les services journaliers de plein-pied avec le sol de l’église. Un grand vestibule et le petit passage couvert permettraient aux processions de prendre leur ordre avant d’entrer dans le chœur. Les latrines sont disposées le plus en dehors possible du bâtiment, de manière à éviter la mauvaise odeur. Une porte de service est réservée pour l’entrée directe du vin dans la cave et pour la vidange de la fosse. Un large soupirail, donnant dans la petite cour, du côté de l’ouest, permet l’introduction du bois et du charbon qui seront nécessaires pour chauffer le calorifère établi dans une des caves ; enfin, l’escalier présente une communication facile du grand vestibule à la salle capitulaire, qui, par son étendue, pourra, dans certaines occasions solennelles, recevoir un grand concours de monde : elle servira de bibliothèque et de lieu de réunion pour le chapitre.

Il nous reste, Monsieur le Ministre, à vous faire part des motifs qui nous ont déterminés dans le choix des échelles adoptées pour l’exécution des dessins. Nous avons pensé que l’échelle d’un centimètre pour un mètre était celle qui convenait le mieux aux ensembles, d’abord parce qu’elle est imposée par l’administration, puis parce qu’elle nous permettait de saisir plus facilement l’aspect général de notre restauration. Une échelle plus grande n’aurait pu l’être assez pour faire voir dans les dessins de façades toutes les délicatesses de la construction et