Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/35

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sieurs lieues, il sentit ses forces morales et physiques également épuisées. Il descendit de cheval, et l’ayant attaché au tronc d’un arbre, dont les branches le mettoient à couvert des rayons du soleil, alors dans son midi, il se coucha lui-même sous son ombre hospitalière.

La réflexion, qui ne peut parvenir à éclaircir l’objet de notre méditation, tout en rendant pénible la durée du tems, l’abrège. — Aussi Alphonse ne quitta-t-il son lit de gazon, que lorsque le soleil fut fort près de son coucher. Il fit encore trois lieues. Il apperçut alors une misérable auberge, dans laquelle il se détermina à passer la nuit. Il but, en y arrivant, un verre de vin, qui lui rendît des forces. C’étoit la première nourriture, excepté un peu d’eau puisée dans un ruisseau avec le creux de sa main, qu’il eut prise de la journée. Il mangea ensuite, mais peu, et sans appétit.