malheur de sa fille unique et le mien. Furieux de me voir condamné à d’éternels soupçons, je lui reprochai la bassesse de sa conduite. Il m’écouta tranquillement et en souriant, comme un homme satisfait d’avoir rempli ses désirs, et qui se soucie peu du malheur des autres. Lorsque je cessai de parler,
« Qui vous empêche, me dit-il froidement, de vous débarrasser de ce rival ? »
« Et comment ? Où puis-je fuir ? En quel lieu ne peut-il pas me suivre ? »
« Tuez-le. »
» Jamais mon épée n’avoit été tirée contre un de mes semblables. Je frémis à cette idée.
» Arieno s’en apperçut, et comme pour finir une phrase qu’il n’avoit pas achevée, il ajouta : — « Où souffrez patiemment l’infamie que le monde attache justement à un homme, qui ne sait pas venger son honneur outragé. »