faire oublier celui qu’elle avoit perdu.
» Elle ne voulut rien écouter. Je quittai sa chambre, le cœur aussi déchiré que le sien.
» Le lendemain, dans la soirée, pendant que je faisois de nouveaux efforts pour consoler votre mère, on vint m’avertir que le comte Arieno me prioit de me rendre promptement dans son appartement.
» Je m’y rendis sur-le-champ. Il m’apprit en peu de mots que le comte Frédéric nous avoit échappé ; que l’homme tué par moi la nuit précédente, étoit le fils d’un des premiers sénateurs ; que cinq mille sequins étoient promis à celui qui arrêteroit le meurtrier ; et enfin que le sénat avoit prononcé l’exil et la confiscation des biens contre ceux qui, connoissant le coupable, ne le livreroient pas à l’instant entre les mains de la justice.
» Je ne puis vous rendre, et vous ne pouvez concevoir, ce que j’éprouvai