tisfaire son avarice, un homme auquel je n’avois jamais témoigné que de l’amitié !
» Néanmoins, je m’occupai d’abord de ma sûreté. Je savois que si ma retraite étoit découverte, le gouvernement de Venise ne manqueroit pas de me réclamer. Quelquefois je craignois qu’Arieno, pour s’assurer encore davantage ce qu’il m’avoit ravi, n’instruisit le gouvernement de l’endroit où je m’étois retiré, et ne cherchât à se débarrasser, par ma mort, de l’appréhension de me voir un jour rentrer dans des biens qui m’appartenoient légalement. Mais je me rassurai en considérant que dans ce cas-là il auroit à redouter ma vengeance, et qu’il me suffiroit pour le perdre, de déclarer que les biens dont il étoit maintenant en possession, étoient à moi, et appartenoient par conséquent à l’état. Cette réflexion me tranquillisa. Mais à tout événement, sentant que j’étois intéressé à vivre ignoré, je changeai mon costume