Hélas ! n’écoutant plus qu’un morne désespoir,
Oubliant et parent et patrie et devoir,
D’un sinistre dessein j’ai conçu la pensée,
Que j’ai de mon esprit mille fois repoussée ;
L’espoir m’abandonnait, et ma faible raison
Ne voyait que malheurs dans un sombre horizon.
Lorsque le nautonnier battu par la tourmente
Est près de s’abîmer dans la vague écumante ;
Qu’épuisé de fatigue, à son dernier effort,
Il n’a plus d’espérance et n’attend que la mort,
S’il vient à découvrir, au fort de la tempête,
Une étoile qui luit au-dessus de sa tête,
Son courage aussitôt se ranime, et l’espoir,
À l’horizon lointain, lui fait apercevoir
La plage du bonheur, qu’il cherchait dans sa route,
Errant de tous côtés sous la céleste voûte ;
Et l’astre bienfaisant, par sa douce clarté,
Lui fait braver l’orage et le flot irrité.
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