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Page:Latil - Les Éphémères, 1841.djvu/164

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Vous qui, dans ce séjour où règne le silence,
Laissez couler vos jours au sein de l’innocence !
Permettez que mes chants, de la foule inconnus,
Se dirigent vers vous d’un vol mélancolique,
Et daignez recevoir cet essai poétique
Comme un hommage à vos vertus.

Ah ! si libre un instant du tourment qui l’oppresse,
Mon âme secouait sa profonde tristesse
Et renaissait encore à la vie, au bonheur,
Peut-être aurais-je pu, dans un brûlant délire,
Produire un chant bien doux ; car tout en vous inspire,
Grâces, modestie et candeur.

Mais puis-je, hélas ! chanter quand la fortune adverse
A brisé mon espoir ? quand la douleur me verse
Un poison corrosif qu’il faut boire à longs traits ?
Non ! — Je ne puis que dire, en un simple langage,
La vive impression que produit l’assemblage
De tous vos séduisants attraits.