Page:Latil - Les Éphémères, 1841.djvu/42

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Deux ans ta douce voix, plaintive, aimable et tendre,
Charma tous nos instants, et ravis de t’entendre,
Poète, nous battions des mains !
Moi, chantre obscure, indocte, à l’humeur apathique,
Je suspends mes chants quand ta lyre magique
Fit entendre ses sons divins.

J’écoutais ! et souvent la suave harmonie
De tes nobles accents, pleins de mélancolie,
A pénétré jusqu’à mon cœur.
Alors je m’écriais, dans une douce extase,
Ah ! qu’il chante, celui que le génie embrase
D’une sainte et sublime ardeur.

Et je disais encore, ému jusqu’au délire,
Heureux, dix fois heureux celui qui, sur sa lyre,
Laisse échapper de si doux chants !
Le monde lui sourit sans lui porter envie,
L’amour et l’amitié répandent sur sa vie
Leurs soins attentifs et touchants.