Page:Latil - Les Éphémères, 1841.djvu/56

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Tu ne la connais pas, tu ne peux la connaître !
Je la vois s’avancer….sa présence fait naître
Le plus doux sentiment.
Vois son humble maintien, son regard, son sourire
Entends sa voix touchante, et dis si le délire
Ne doit pas m’embraser à cet aspect charmant ?

Son nom est E*** ; modeste, aimable et pure,
Simple dans tous ses goûts, simple dans sa parure,
C’est une tendre fleur
Qu’un souffle du zéphyr un matin fait éclore ;
Sur sa tige elle brille, à peine à son aurore,
Et parfume les airs de sa suave odeur.

Oh ! pourquoi n’a-t-elle eu l’aveu de ma tendresse !
J’aurais vu ses regards émus de mon ivresse,
Et peut-être l’amour
Eût uni nos deux cœurs. Mais non, tout nous sépare,
Un génie infernal, un pouvoir trop barbare
Écarte le bonheur de mon humble séjour.