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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/109

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que maniere. Les differentes salles de spectacle sont toutes a Westminster, et sont fort belles dans l’interieur, quoique sans décoration extérieure, et que même l’entrée n’en soit pas commode.

Le théâtre Anglais est entièrement accommodé au gout de la nation ; mais en général il déplait fort a un étranger, et particulièrement a un Français accoutumé aux ouvrages rafinés des Racines et des Corneilles. Ce mélangé inoui de bouffonerie et de cruauté parait dégoûtant dans la même piece ; ces longues procéssions dans les tragédies aussi bien que le vide de la scêne au milieu, des actes, semble être entièrement contre les règles ; ajoutez a cela leur terrible noirceur, les appareils d’échaffauds de fossoyeurs creusans une fosse, et le nombre de tués, tout conspire a rebuter celui qui a été accoutume à plus de régularité.

Quand a leur comédie il semble qu’ils ayent peu d’idée du genre noble, dans cette éspéce de drame, ce ne sont communément que des farces grossierès, des propos assez peu séants, même dans une farce, en un mot ils n’ont gueres en fait de comedie que ce que nous appelions des pieces du Boulevard. Cependant je dois dire qu’il n’est per-