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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/119

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des riches et loyaux habitans de Londres. Pendant que par toute la terre notre malheur semblait avoir imprimé sur nos fronts une marque de reprobation universelle ; les Anglais seuls, non seulement nous ont accorde un asyle, mais encore ont pourvu a la subsistance des malheureux qu’ils recevaient : Les écclésiastiques ont été reçu au nombre de près de cinq cents dans deux maisons royalles, ou ils ont été entretenus aux dépens du Roy.

Une demie douzaine de religeuses, dont l’abbésse était alliée a la maison de Brunswick, ont obtenu la permission de vivre suivant leurs régles dans une maison que le Prince de Galles a loué pour elles, a un des bouts de la ville.

Lorsque le bill des alliens fut passé, nous fumes obligés d’aller porter nos noms et demeures chez le juge de paix ; les conséquences de ceci furent, que bientôt les Jacobins furent obligés de se taire, et puis de déloger ; ce qui ne fut pas un petit soulagement pour nous : car avant cette époque, ils tenaient le dez, dans toutes les tables d’hôtes, déclamaient hautement contre le roy, la noblésse, et tous les gouvernemens du monde. Assez souvent