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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/129

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chapelle Gothique nous fimes une longue promenade dans le parc, en caressames les chevreuils, qui sont privés comme des chiens, et viennent manger le pain dans la main. Nous retournames a la ville, et après nous être embrassé le plus cordialement du monde, en bons Français au milieu de la rue, ce qui nous attira les regards de bien des gens, qui j’imagine, s’étonnaient fort de notre façon de faire ; car dans ce pays ce n’est pas l’usage d’embrasser, on se contente de serrer vigoureusement les doigts a son ami, quand on le revoit, ou quand on le quitte, en raison de l’interet qu’on lui porte, car si on lui est peu attaché on ne fait que lui toucher tres légérement dans la main.

L’ayant donc embrassé, le cœur plein de regret, je le plaçai sur le coche de Londres, et je pris a pied, et tout seul, le chemin d’Oxford.

Apres avoir marché a peu près huit a neuf miles, je rencontrai le coche de Londres, me trouvant fatigué, je fis signe avec mon pouce, suivant l’usage ; le cocher arrêta, et je me plaçai plus haut que personne sur la place impériale, ou le temps étant très beau je fus visité par ceux du dedans. Le pays en-