Aller au contenu

Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour la vaste Gothique cathedrale, j’ai suivi les soldats, et la foule qui s’y rendaient ; a peine fus-je entré, qu’un homme vétu de rouge et de noir, avec une grande baguette blanche, m’est venu prier si poliment de m’asseoir sur un banc qu’il m’a ouvert, que je ne crus pas devoir le refuser. Il l’a fermé immédiatement apres, et dans la crainte de faire du bruit, et de causer du scandale en me retirant, il m’a fallu entendre un sermon de deux heures, sans y comprendre un seul mot. Le soir même, ennuyé de n’avoir rien a faire, ni a voir, je fus coucher a Upton, une jolie petite ville de l’autre coté de la riviere, et le lendemain j’arrivai de bonne heure a Worcester.

La Séverne arrose sans contredit le meilleur, le plus riche, et le plus agréable pays de toute l’Angleterre. Il n’a pas le désavantage d’être aussi générallement, que celui près de la Tamise, bas, marécageux, et mal sain. On ne voit de tous cotés des villages propres et florissants, la terre cultivée dans la derniere perfection, et couverte d’arbres fruitiers, croissans avec, la plus grande vigueur ; des prairies immenses, ou l’on peut compter des