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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/151

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que c’était beaucoup trop cher ; la femme diminua de trois ; mais comme l’autre ne voulait encore donner que la moitié de ce qui réstait, et que cela faisait un bruit horrible, je pris la Juive dans un petit coin, la payai du surplus, et lui recomandai de se taire. Je retournai auprès de mon Turc, qui voyant que j’avais fait taire la vieille harpie, me fit mille caresses, et nous déjeunames ensemble, ou il se récria, peutêtre avec raison, sur la dureté et l'esprit intéréssé des aubergistes, et de toute l’éspéce qui a affaire au public, dans ce bons pays comme ailleurs. En nous séparant, le pauvre vieux diable, d’un air vraiment touché et amical, appliqua sa moustache sur ma main, et me souhaita toutes les bénédictions du saint prophète.

J’arrivai le soir a Chéster, dont les gras pâturages et l’éxcéllent fromage sont bien connus. La ville est petite, mais ses bâtimens sont assez agréables ; il n’y a pourtant rien de bien remarquable que la promenade étroite, que l’on a pratiqué sur les anciennes murailles, qui font entièrement le tour de la ville. Au pied des murs à l’ouest, il y a un canal creusé dans le roc vif, a la hauteur de pres de trente pieds, il va joindre la Dee, qui pro-