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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/175

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nelles fondirent tout à coup vers moi en aboyant. Heureusement que j’étais juste au milieu, et que leurs chaînes laissait entre eux, environ un pied et demi que j’occupais ; la position était délicate, je n’osais faire un mouvement, de crainte que la dent de l’ennemi ne m’atteignit. Un vaisseau Russe entre les Dardanelles ne serait pas plus embarrassé que je l’étais. Pourtant enfin prenant mon parti, et pensant qu’il vallait mieux en combattre un, que de passer devant les deux, qui pouvaient chacun attraper une pièce, — je courus courageusement, mon bâton a la main, sur celui qui me semblait le moins enragé. — Ma countenance et mon géste lui firent peur, il lacha le pied un instant, et j’en profitai pour m’échapper.

Avant de prendre mon logement je me promenai encore quelques temps dans les bosquets charmans qui entoure la petite ville, lorsque tout à coup au milieu d’une allée ma vue fut frappée d’une inscription, qui m’apprit qu’un roi d’Ecosse a la tête d’une armée considerable assiégeant le chateau fut fait prisonnier dans cette place par un faible partie de la garnison. A dire le vrai, je fus quelques temps embarrassé avant de savoir bien au juste ce que je