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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/181

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nous sommes tout aussi bien dans un endroit que dans l’autre, pour ajouter un jour de plus, au nombre de ceux que le ciel déstine a nos malheurs, j’acceptai avec plaisir son honnête proposition. Le lendemain avant mon départ, il m’envoya une paire de gants, avec un billet fort honnête, ou il m’engageait a les accepter, en ajoutant qu’il avait cru remarquer que j’en avais besoin : effectivement il avait paru plusieurs fois la veille, regarder attentivement mes mains, qui étaient, il est vrai, un peu brulés du soleil, a quoi je n’avais gueres pensé, mais les gens de ce pays ne peuvent pas souffrir, qu’un homme aille sans gants*

Les Anglais a tout prendre sont d’assez bonnes gens, très industrieux, et leur negocians entendent mieux le commerce peutêtre que ceux d’aucune nation, quoique a dire vrai, leur ésprit général soit bien loin de la modération ; jamais le commerçant n’a dit en Angleterre, C’est assez — jouissons.

La fureur des extremes leur a fait bien du mal, et pourtant ils n’en sont point corrigés. La nation est divisée en deux parties depuis un temps infini, tour a tour ils sont vainqueurs et vaincus, et quand