Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/22

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Royal Allemand, vint au grand galop de plus de vingt milles, et arriva a peu près une heure après le départ du Roy. Les chevaux très fatigués, et les hommes harrassés, et très déplus d’avoir essuyé une si grande fatigue sans en connaitre la raison ; le Marquis de Rouillé voyant que tout était perdu, passa la riviere a la nage, s’en fut au grand galop, et joignit les frontières. Voila ce que je puis assurer, avoir entendu dire a Coblence au Comte d’Artois, par un des gardes du corps qui accompagnait le Roy ; et ce a quoi le Comte d’Artois ne fit d’autre observation, qu’en lui demandant, en hésitant, “Quoi, parmi vous, il n’y avait pas un pistolet, un couteau de chasse, dans une telle occasion la vie d’un homme n’est rien, si le postillon eut été culbuté, un de vous l’eut remplacé, et eut été plus loin.” Il lui repondit, que le Roy leur avait absolument défendu d’avoir aucunes armes quelconques avec eux ; et que les seuls dont ils enflent pu ufer, étaient une paire de pistolets de poche que le Roy avait dans sa possession, mais qu’il ne voulut pas leur confier.