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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/239

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pres diner le plus sérieusement du monde. J’avoue qu’il m’etait bien pénible dans le commencement de relier ainsi cloué sur ma chaise, et de boire quoique j’en pus avoir ; tout cela a disparu peu a peu, et je crois en vérité que, s’il était nécéssaire, je pourrais montrer, en cas de besoin, qu’un Breton de France ne le cede en rien a un Breton d’Ecosse.

Puis de la, traversant la riviere qui peut avoir trois milles de large, je fis une petite éxcursion en Fife, le tout afin de voir les ruines de St. Andrews, et de savoir quel était l’état du pays, dont la face entiere a quinze ou vingt milles des cotes, est parfaitement cultivé, et en outre couverte de mines de charbon. La capitale, Coupar, semble dans un état assez florissant ; mais pour St. Andrews, il est presqu’entierement enséveli sous les ruines. La cathédrale a du être immense, il n’en relie qu’un coté, tout a été détruit, aussi bien que le chateau, ou les Écossais montrent encore, avec colere, la fenêtre d’ou le Cardinal Béton regardait brûler quelques pauvres gens, martyrs de leur foi, — et a laquelle il fut pendu lui-même peu de temps après.

Les universités font encore vivre cette ville, qui, par ce qui en réste, semble avoir été fort grande.