Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/24

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declare que vous m’aller trouver bien égoiste ; je vais laisser les réfléxions generalles, aussi bien que le fil de l’histoire, pour ne suivre que le corps ou j’étais attaché. Quoique mes camarades du regiment de Monsieur fussent avec le Prince de Condé, cependant ayant été son page, avant d’être officier dans son regiment, je fus placé dans ses gardes aussi bien que trois autres de mes camarades, qui l’avaient été aussi.

Nos étendards ne nous furent délivrés que deux jours avant de marcher, et furent bénis dans l’eglise de notre village par notre aumônier, qui était un chanoine noble, de Toul en Lorraine, et qui dans l’ardeur de son zèle pour la bonne cause, s’etant rendu a Coblence, et desirant être employé, avait obtenu avec deux de ses freres une place dans les gardes de Monsieur. Mais quelqu’un ayant fait savoir qu’il était prêtre, on lui ota le mousqueton, et on le fit notre chapelain.

On employa ces deux ou trois jours, a faire réparer les selles, a se fournir de couverture, et surtout a éguiser les sabres, on ne s’imaginait pas qu’ils devaient a peine sortir du foureau. Quand