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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/317

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danse le plus a la mode, fait ce metier depuis quarante ans. Il donne quelques fois des bals, ou les jeunes personnes aussi bien parées que possible, dansent publiquement, et reçoivent des applaudissements sur leur bonne grâce, dont dans bien des pays (reputés frivoles) les parens ne se soucieraient gueres.

Il n’y a qu’un seul maitre d’armes, et qui encore n’a pas beaucoup de pratique. Il est en même temps écuyer du manège payé par le gouvernement ; et quoiqu’il ait justement gagné l’approbation généralle depuis près de trente ans qu’il fait le metier, il n’est cependant pas suivi comme son talent mériterait de l’être.

Il regne, (en apparence du moins,) une tres grande sévérité de mœurs, ce qui rend peut-être la societé moins animé. Les jeunes personnes possédent presque toutes des talents agréables, sont d’une franchise et d’une gaité charmante ; et rien ne donne envie de se marier, comme la vue du grand nombre de ménages paisibles, qui se trouve dans ce pays. J’ai souvent dit, que l’Ecosse était le paradis des maris ! Cependant ces Meilleurs ne paraissent pas connaître tout leur bonheur, et en jouissent assez froidement.