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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/70

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que vous ne pouvez sortir, le diner est sur la table, ne faites point de cérémonies, venez ! Il fallut bien se rendre ! Il me traita avec toute la politésse imaginable, et comme je parlais d’un petit vin muscat, qu’ils font dans le pays, et qui ne coûte presque rien, je lui dis qu’il me paraissait bien surprenant que l’on put vendre le Lunel et le Frontignac, moins cher a Liége, que dans le pays même, “oh, " me dit-il, “Le Lunel et le Frontignac sont bien différent ! Ma femme, apportez du Lunél :” Et comme la conversation roulait toujours sur les vins, il répétait aussi de temps en temps, “Ma femme, apportez du Bourdeaux, du Bourgogne, du Champagne, &c.” dont nous ne faisions que boire un verre ou deux, puis passer a un autre ; enfin, je le priai de me permettre de me retirer ayant quelques emplettes a faire, et le village ou je devais passer la nuit étant a neuf mille ; il y consentit ! Mais le soir, quand je revins pour prendre mon cheval, je le trouvai en sentinélle a la porte; il m’invita a entrer dans sa maison, je le suivis chez lui, et il m’obligea a y passer la nuit. Apres le diner de la veille, je crois qu’un des plus grand plaisirs que j’aye eu de ma