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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/85

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nous recevions d’eux, nous fumes obligés de les enfumer aussi a leur tour, ce dont ils parurent charmés.

Heureusement qu’un honnête homme dans le bateau nous donnat l’avis de ne point nous fier aux gens qui viendraient pour nous conduire, disaient-ils, a une bonne auberge, ou pour porter nos éffets, sans quoi nous eussions peutetre été schiffercopé. On pourra avec juste raison demander ce que c’est, je repondrai, qu’on dit, que les Hollandais ont parmi eux un grand nombre de ces abominables villains qu’ils nomment Schiffercoppeurs, tolérés et meme ordonnés par le gouvernment, sans être protégés par lui, car si l’un d’eux est tué en s’acquittant de son office, les magistrats n’informent pas plus contre le meurtrier que s’il n’eut tué qu’un chien. Ces aimables messieurs attendent les étrangers l’arrivée des bateaux, offrent de porter leurs éffets, de les conduire a une bonne auberge, enfin tous les petits offices d’un portefaix, si l’etranger n’est point prévenu d’avance, et qu’il accepte, on le conduit dans un de leur dépôt, pour Batavia ; ou après avoir été bâilloné et garotté, on le jétte au fond de cale de quelques uns des