Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/100

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rappeler de l’enseigne de cet honnête aubergiste, mais il demeure à douze milles au sud d’York, sur la route de Hull. Je donne ce petit avertissement, dans le cas que quelques voyageurs à pied lisent mon livre, afin qu’ils prennent leurs précautions en conséquence.

York est la capitale du comté le plus fertile de l’Angleterre, et comme telle, cette ville devrait être fort riche ; mais depuis que le commerce est devenu si considérable et si général, les profits du fermier ne sont plus capables d’enrichir un pays. Quoique la rivière qui passe dans la ville soit navigable depuis la mer pour les barques, York languit, et il s’en faut beaucoup, que cette ville soit ce qu’elle a été. L’enceinte à une grande étendue, mais elle renferme un petit nombre d’habitans, et l’on y voit peu d’apparence de grandes fortunes ; il n’y a pourtant guères que soixante ans, qu’York passait pour la seconde ville de l’Angleterre.

L’ancienne cathédrale est un immense bâtiment gothique, le plus régulier de la Grande Bretagne. Il y a dans la ville une très-jolie chapelle catholique, et j’ai entendu dire qu’on y avait formé parmi les Anglicans un établissement assez semblable à celui de nos couvens pour l’éducation des jeunes personnes.

Le château a deux beaux édifices, l’un vis-à-vis de l’autre. C’est là que l’on retient les prisonniers pour dettes ; on leur donne la liberté de