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Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/171

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ils se retirent et trouvent aisément à se placer. C’est plus particulièrement pour cet objet, que je regarde les moulins de Lanark comme très-intéressans. C’est là, la véritable gloire du marchand ; Mr. Dale a ainsi l’avantage de maintenir plus de deux mille personnes, et de rendre utile à la société, un nombre prodigieux de petits infortunés sans parens, ni amis, et qui communément ne lui sont qu’à charge.

Cet établissement est sans doute prodigieux ; peut-être est-il beaucoup trop considérable pour l’attention d’une seule personne. Les filatures de coton qui prospèrent le mieux, sont celles dont les premières avances ne vont guères qu’entre quinze et vingt mille livres sterlings. Celles de Lanark montent à plus de cent mille (plus de deux millions tournois). Il est presque impraticable de faire un établissement de ce genre en petit : le moins qu’il puisse coûter est de deux ou trois mille l. On serait plus sûr d’avoir un intérêt de 20 pour cent, sur une forte somme, que 6 ou 7 sur une très-petite.

Quelques princes ont cherché à encourager ces manufactures dans leurs états, mais elles ont presque toujours manqué faute de moyens, et par l’économie, à la mode à présent, et bien mal placée, quand il s’agit de choses de ce genre. Avec un homme intelligent, laborieux et de bonne foi, un prince encourageant un établissement de cette