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Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/223

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Fort George jusqu’au Fort William. Il est singulier qu’on n’ait pas pensé à y faire un canal : ce serait certainement le seul moyen de donner de la vie à ce pays, et cela ne semble pas offrir de grandes difficultés. Il suffirait de creuser le lit des rivières entre les différens lacs ; quoique l’espace entre Inverness et le Fort William soit de près de 60 milles, il n’y en aurait tout au plus que quinze à ouvrir, et cela en grande partie dans la tourbe ou le gravier.

Les rochers perpendiculaires, n’ayant pas permis de faire toujours passer le chemin le long des lacs, on découvre des hauteurs sur lesquelles on est obligé de monter, d’autres lacs plus élevés, qui pourraient fournir autant d’eau, qu’il serait nécessaire pour les différentes écluses. L’industrie avec laquelle les habitans cultivent le peu de terre propre à la culture, semble mériter cette amélioration qui produirait bientôt des changemens avantageux.

Les chariots dont les habitans de ce pays font usage, ne m’ont pas paru bien adaptés à leur nature montagneuse. Ils sont beaucoup trop lourds. J’en ai vu dans le Jura, qu’on appelle Char-à-bancs, qu’un seul cheval peut traîner chargé de cinq ou six personnes. C’est tout simplement une longue planche supportée sur l’essieu des roues ; il y a dessous un timon qui joint toute la machine, auquel sont attachés avec des crampons