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Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/268

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les aînés des familles y sont ordinairement placés ; dans les rangs intermédiaires de la société, les parens aiment mieux voir leurs enfans s’occuper d’affaires. On ne parvient que rarement à aucun grade sans payer, d’où il arrive souvent qu’un jeune homme sortant de l’école a des grades supérieurs de major ou de lieutenant-colonel, tandis que le vétéran sans argent, languit toute sa vie dans des grades subalternes. Eh ! n’est-il pas incroyable que le gouvernement de la Grande-Bretagne, qui passe avec juste raison pour très-modéré et pour un des plus libres de l’Europe, soit le seul où les soldats une fois engagés ne peuvent plus retourner dans la classe des citoyens, et sont attachés pour leur vie à un état que souvent une imprudence les a forcés d’embrasser.

La presse des matelots est excusée par le besoin de l’état, et parce qu’au fait, il doit être presque indifférent à l’individu, de servir sur les vaisseaux du roi ou sur ceux du commerce, et qu’enfin ce n’est que pour un temps limité. Mais un engagement pour la vie. . . . . cela semble cruel. Ce sont cependant les Anglais qui blâment le plus et crient à l’injustice et à la violation des droits naturels, en parlant des monastères. J’ai dans l’idée cependant, qu’il vaut encore mieux être moine, que soldat toute sa vie.

Ce bon pays est vraiment la terre promise pour les charlatans, plus leurs annonces sont