Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/37

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ignorans sur toute autre chose, et l’on pourrait vraiment écrire avec tout autant de raison, le voyage de Greenwich par terre et par mer, que celui de St. Cloud. Un d’eux qui sortait de Londres pour la première fois de sa vie, à l’âge de 25 ans, fut tellement émerveillé des beautés de la nature, que dans un mouvement d’enthousiasme, il s’écria : Ah quel dommage que Londres n’ait pas été bâti dans la campagne ! Il n’est presque point de boutique de caricatures, où on n’en voie quatre ou cinq sur leur compte, toutes des plus originales.

Les faux shillings et les faux pences courent d’une manière indécente, je n’ai presque jamais changé une guinée sans en recevoir. Le marchand en boutique, trouve une certaine jouissance à se défaire de ceux qu’il a reçus, quoiqu’il soit communément très-défiant et n’en reçoive guères. Cependant il faut bien qu’ils lui viennent d’une manière quelconque.

Les différentes salles de spectacles sont toutes à Westminster et sont fort belles dans l’intérieur, quoique sans aucune décoration extérieure et que même l’entrée n’en soit pas commode. Le théâtre anglais est entièrement accommodé au goût de la nation, mais en général il déplaît fort à un étranger, et particulièrement à un Français accoutumé aux ouvrages réguliers des Racines et des Corneilles. Ce mélange inouï de